Editocrate impartial de droite : Jean-Michel Apathie

Jean-Michel Apathie qui officie comme intervieweur et blogueur sur RTL, comme intervieweur et chroniqueur sur Canal+ est de ces éditocrates médiatiques qui, sous un vernis d'indépendance et d'impartialité, propagent des idées de droite. JMA (Jean-Michel Apathie) le proclame à chaque élection : il ne vote pas. Traduction, il n'est ni de gauche, ni de droite. Désolé de vous l'apprendre, monsieur Apathie, vos idées sont bien de droite. Vos questions le montrent bien.

Interview de Cécile Duflot par Jean-Michel Apathie

Démonstration

Mercredi 31 octobre 2012, JMA reçoit Cécile Duflot, ministre de l'Égalité des Territoires et du Logement. Si celle-ci a déjà quelques gaffes à son actif, ce matin-là elle défend ses idées avec conviction et compétence. JMA, visiblement cherche à "coincer" la ministre pour faire du buzz et, pourquoi pas, provoquer un nième "couac".

Cécile Duflot explique qu'elle est prête à réquisitionner des logements appartenant à des propriétaires privés. Phrase savoureuse de JMA : " Je n'ai pas de jugement, mais on peut enregistrer ce matin sur RTL, que des logement privés pourront être réquisitionnés". Pourquoi estime-t-il nécessaire de préciser qu'il n'a pas de jugement ? Parce qu'il faut bien rappeler qu'il est impartial et donc qu'il ne peut juger, mais il tient quand même à montrer que, pour lui ce que vient de dire la ministre est une énormité.

Plus loin, JMA : "La réquisition c'est une atteinte à la propriété privée. Je suis propriétaire d'un bien. Je ne veux pas le louer. J'ai le droit. Mais non, l’État me dit : vous n'avez pas le droit. Nous allons saisir".

Quel tissu d'âneries. Primo, JMA assène que ne pas louer un bien immobilier est un droit absolu. Mais non, puisque la loi qui permet à l’État de réquisitionner existe depuis 1945. Deuxièmement : "Nous allons saisir". C'est faux. La réquisition n'est pas la saisie. On prend provisoirement un bien immobilier pour permettre à des gens sans toit d'y loger. C'est provisoire et ils doivent payer un loyer ou l'état pour eux. La saisie consiste à prendre irrémédiablement et définitivement. JMA confond droit de propriété et droit d'usage.

Et ça continue. JMA : "C'est une atteinte à la propriété privée ou pas ?". Plus loin : "Vous assumez l'atteinte à la propriété privée ?". La seule chose qui l'intéresse, c'est de faire avouer à la ministre qu'elle va faire une atteinte à la propriété privée. Pourquoi ? Le but est bien entendu de faire peur aux petits propriétaires qui écoutent RTL et de leur montrer tout le mal qu'ils peuvent attendre d'un gouvernement socialiste.

Pour éviter à Jean-Michel Apathie de poser des questions stupides la prochaine fois que le sujet sera le logement, quelques infos :

  • Le maire ou le préfet peuvent réquisitionner des logements vacants nécessaires au logement de familles sans abri.
  • le régime juridique de la réquisition résulte des articles L. 641-1 à L. 641-14 du code de la construction et de l'habitation issus de l'ordonnance n° 45-2394 du 11 octobre 1945 prise en vue de remédier aux difficultés de logement causées par les destructions de la deuxième guerre mondiale.
  • Ces mesures, qui avaient initialement vocation à répondre à une situation temporaire d'une gravité particulière, sont restées en vigueur du fait de la persistance de la crise du logement.Et alors, elle ne persisite pas la crise du logement, Jean-Michel ?
  • La décision initiale, qui se traduit par une prise de possession partielle ou totale des locaux concernés, ne vaut que pour une durée maximale d'un an renouvelable, la durée totale de l'attribution d'office ne pouvant excéder cinq ans, sauf dérogation exceptionnelle limitée à deux ans.
  • Le bénéficiaire est redevable d'une indemnité d'occupation dont le montant est fixé par accord amiable avec le propriétaire ou, à défaut, par voie judiciaire. L'évaluation de ce montant est établie " dans la limite du prix licite en matière de loyer ", c'est-à-dire, en réalité, par référence aux loyers du marché.
  • En cas de non-paiement de cette indemnité par le bénéficiaire, le représentant de l'Etat dans le département règle celle-ci au nom de l'Etat.

 

 

 

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