Ecarts de langage

Jean-Luc Mélenchon a souvent des problèmes avec les média. On lui reproche ses déclarations à l'emporte-pièce, son agressivité avec les média. Quand on pose des questions classiques à Mélenchon, il répond posément et c'est d'ailleurs un des hommes politiques au langage le plus riche et le plus châtié. Quand on lui demande pour la 238ème fois s'il votera DSK au deuxième tour, je comprends qu'il s'énerve.

Il y a dans l'entourage immédiat de notre grand leader, des gens qui, sans élever la voix, sans dire de gros mots, énoncent des énormités obscènes.

Premier exemple :

Claude Guéant, dans le 20h00 de TF1 le 15 avril 2011, face à Claire Chazal (la quintessence du journalismes pugnace et sans concession) qui l'interroge sur les prières de rue : "On ne prie pas son dieu dans la rue". Si monsieur Guéant avait une vague notion de ce qu'est la laïcité, il ne se permettrait pas ce genre de remarque.
En tant que ministre de l'intérieur d'un pays laïc, il peut dire éventuellement : "On ne peut pas bloquer la circulation pour prier dans la rue" ou "On ne peut pas envahir la rue pour prier". Seul les entraves à la circulation ou à l'ordre public devraient le concerner et pas le fait de prier lui-même.

Deuxième exemple :

Henri Guaino, conseiller spécial du président dans Dimanche+ sur Canal+ le 17 avril à 12h45. Anne-Sophie Lapix, après avoir exposé un fait-divers concernant un chauffard ivre et récidiviste qui a fauché et tué trois personnes sous un abribus, demande à Monsieur Guaino s'il veut réagir en un mot. Dont acte :

"S'il était avéré qu'il conduisait sans permis et en état d'ivresse et qu'en plus il avait récidivé en ce domaine, cet homme c'est un criminel qui ne devrait jamais sortir de prison de toute sa vie."

Quelle mesure, quelle sens de la justice ! Et en cas d'homicide volontaire avec préméditation alors, la peine de mort ? Je suis toujours sidéré qu'en de telles circonstances, de grands personnages de l'état se laissent aller à l'émotion brute en abandonnant en chemin toute réflexion. Il faut dire que cette réaction est à l'image de celles de son chef en de pareilles circonstances. Ou alors, serait-ce, je n'ose y croire, pure démagogie ?

Troisième exemple :

Toujours Henri Guaino. Interrogé par Anne-Sophie Lapix sur la prime de 1000 euros que le gouvernement agite au nez des salariés en ces temps préélectoraux et qui ne recueille ni l’approbation des syndicats (1000 euros sans lendemain, juste pour faire croire que Sarko fait quelque chose pour le pouvoir d'achat), ni celle du patronat (on n'est effectivement plus en économie dirigée), le grand Henri donne son avis : " Je le dis aussi bien aux syndicats qu'au patronat qui hurlent à la mort."

Voilà. Vous avez le droit de ne pas être d'accord avec Henri Guaino mais ça s'appelle hurler à la mort.

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